Les élèves de Terminales spécialité Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques, proposent aux élèves de Saint-François, dans le cadre de leur travail et de leur préparation au Grand Oral de fin d’année, un éclairage sur l’actualité mondiale et nationale
Le Jeudi 10 juin 2021 Le président Macron annonce lors d’une conférence de presse à l’Elysée en amont du G7 l’amorce du retrait des forces militaires français de l’opération militaire Barkhane au Mali. Cette annonce fait suite aux deux coups d’état par des colonels putschistes[i].
Cette situation est causée par plusieurs facteurs, notamment par la présence de nombreux groupes armés dans une région mal maîtrisée par Bamako : que ce soient les terroristes islamistes d’AQMI ou les milices sarahouis[ii] qui souhaitent renverser le pouvoir en place. Cette instabilité politique favorise le développement des trafics illicites, ce qui engendre une zone « grise » mal maitrisé qui échappe a l’autorité de Bamako. Dans la région, au Burkina Faso comme au Mali la politique étrangère de l’ancien colonisateur est parfois mal comprise et rejetée comme violant la souveraineté des Etats.
La présence militaire française au Mali, à la demande de l’ONU et du gouvernement malien, à pour but la lutte contre le terrorisme et de ramener l’ordre et la sécurité au Mali. Cette OPEX[iii] a établie différents objectifs : empêcher les terroriste d’atteindre la capital Bamako, ramener la sécurité au nord du Mali et permettre a l’état malien de reprendre le contrôle sur ses territoires perdus, renforcer la coordination des moyens militaire internationaux et empêcher la reconstruction de zone refuge terroriste.
La France avec l’alliance des pays du Sahel essaye de responsabiliser ces pays autour d’une même cause qui est la sécurité au Sahel. La France veut se retirer progressivement pour changer la nature de son engagement, qu’elle souhaite davantage multidimensionnelle et multilatérale.
[i]Après un premier coup d’état en Aout 2020 qui a permis l’arrivée de Bah N’Daw, un nouveau coup d’état en Mai 2021 a permis au colonel Assimi Goïta d’arriver au pouvoir
[ii] Groupe nomades qui s’associe parfois à des groupes terroristes
[iii] Opération extérieur
A quel âge vous êtes vous engagé dans l’armée et quelles étaient vos motivations ?
– Je me suis engagé à 19 ans à l’armée (…). Mes motivations étaient multiples, ayant fait plus de dix ans de scoutisme je suis profondément attaché au travail d’équipe et au contact humain. (…) C’est par amour de la France, (…) et de la démocratie, de nos terroirs, (…) pour protéger nos valeurs nos valeurs et notre qualité de vie menacé(s) par des individus extrémistes, dans un monde en perpétuelle évolution. (…)
Comment s’organise le quotidien des OPEX ? Quelles conditions de vie ? Quels contacts avec les populations locales ?
– En OPEX le quotidien est très variable en fonction du type de mission. Je suis actuellement basé à Tombouctou (…). Nous avons de quoi laver notre linge, une connexion internet avec 5gigas par mois et 3 heures d’appel offerts par l’armée. Mon peloton (24 personnes) a un coin « popote » avec de quoi jouer aux cartes, aux fléchettes, aux échecs et toute sortes d’autres jeux de société. Les températures pouvant être à la limite du supportable, Actuellement on dépasse les 40 degrés à l’ombre ; la Clim est installée dans la quasi totalité des tentes.
L’emploi du temps est régi selon un cycle de 3 jours :
Jour 1 : patrouilles, soit dans la ville, soit aux alentours, vers l’aéroport, le désert, ou les petits villages disséminés un peu partout.
Jour 2 : frr (force de réaction rapide) en cas d’attaque, ou de problème au cours d’une patrouille (un véhicule enlisé, une panne, une évacuation sanitaire,…) la frr est déclenchée et en 15 minutes il faut être équipé, et sorti du camp prêt à intervenir.
Jour 3 : garde du camp. Tout le camp est entouré de bastion wall, des « murs » de sable d’environ un mètre d’épaisseur et surmontés de barbelés À intervalle régulier sont mis en places des postes de gardes, surélevés, équipés de mitrailleuses, de grenades, de lances roquettes et autres moyens de défense dans lesquels sont en permanence installés des sentinelles en surveillance sur le camp et des abords, prêts à réagir en cas d’attaque ou tentative d’intrusion.
Le contact avec la population est bon, la force est bien accueillie. (…) La France est un des seuls pays au monde à recruter des personnels civils pour venir travailler sur la base. Ainsi les cuisiniers et les lavandiers sont maliens, les poubelles traitées par une entreprise malienne, le coiffeur et les commerçants qui viennent toutes les semaines dans le camp sont maliens et les traducteurs aussi. Pendant nos patrouilles, quand le cadre tactique le permet, on s’arrête discuter avec la population, acheter quelques fruits sur les étals voir même partager le thé ou un repas avec un civil qui nous inviterait (…)
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